Sanisme
La psychophobie, ou le sanisme (en anglais mentalism ou sanism), est une forme de discrimination et d'oppression envers des personnes qui ont ou sont censées avoir un trouble psychique ou une autre condition mentale stigmatisée. Les victimes en sont les personnes catégorisées comme souffrant de troubles psychiques. C'est une forme de validisme.
Cette discrimination s'exprime par l'utilisation de termes péjoratifs tels que les notions de « maladie mentale » ou de « déficience intellectuelle ». La discrimination est fondée sur de nombreux facteurs tels que les stéréotypes contre la neurodivergence (par exemple, l'autisme, le trouble des apprentissages, le TDAH, le trouble bipolaire, la schizophrénie, le trouble de la personnalité), les phénomènes comportementaux spécifiques (par exemple le bégaiement et les tics), ou un handicap mental.
Comme d'autres formes de discrimination telles que le sexisme et le racisme, la psychophobie implique des formes d'oppression intersectionnelles complexes, incluant les inégalités sociales et les déséquilibres de pouvoir. La psychophobie se manifeste ainsi dans de nombreux domaines : les personnes catégorisées comme souffrant de troubles psychiques peuvent subir des discriminations relatives à leur accès au travail et à leur niveau de rémunération au sein de celui-ci, leur accès au logement, à une vie sociale indépendante etc.
Des approches intersectionnelles de la psychophobie ont été proposées[1].
La psychophobie se rapporte à un ensemble de stigmatisations auxquelles les individus sont sujets, que ce soit de manière internalisée, publique ou individuelle, mais celle-ci ne se réduit pas à cet ensemble de stigmatisations : il y aurait, chez le public comme chez les professionnels de santé, des attitudes, croyances et pratiques psychophobes donnant naissance à toutes ces stigmatisations[1].
La Convention relative aux droits des personnes handicapées a été citée comme capable de susciter des réformes sur les lois relatives aux troubles psychiques, au niveau international, à condition, selon Michael L. Perlin, avocat, que soit prise en compte, dans quelle mesure la psychophobie a influencé la législation et l'application des lois relatives aux troubles psychiques depuis des siècles[2].